Vers cet ailleurs paisible...
Tu viens de t’envoler au royaume des anges
D’où je te vois sourire à ceux que tu aimais,
Comme pour excuser ces absences étranges,
Qu’aucun rire à venir ne comblera jamais.
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Le grand froid sans retour, qui voile ton visage,
Fait déborder nos coeurs d’un sentiment aigri :
Quel absurde destin peut arracher la page
D’un futur foudroyé avant d’avoir fleuri ?
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Nous sommes orphelins puisque tu n’es plus là...
Prisonniers étourdis d’un sort déraisonnable.
Mais c’est pourtant toi qui, d’une onde d’au-delà,
Effaceras demain l’ ombre qui nous accable.
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Ta vie fut émouvante, autant qu’elle fut brève...
Si tu n’ en as écrit que le premier couplet,
C’est une partition bien tendre qui s’achève,
Sur des notes de joie, d’amour... et de regret.
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Tu nous as rappelé, le temps de ton voyage,
La beauté du bonheur et sa fragilité ;
Et nous avons conquis, portés par ton courage,
Des sommets inconnus de solidarité.
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Ta famille et tous ceux dont tu as été proche
Connaissaient la beauté de ton âme animée ;
Mais je reste sans voix à l’idée qui m’accroche :
C’est sans t’avoir connue que nous t’avons aimée...
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Car nous t’avons aimée, tous, "petite Fanny",
Si grande par ta force et par tous tes courages ,
Toi qui guidais nos vies comme l’ astre béni
Qui jadis éclaira la route des Rois mages...
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Dans ce vaste infini qui désormais t’abrite
Tu dois déjà compter de bien nombreux amis.
N’oublie pas pour autant ceux que la peine habite :
Console d’un baiser leur rêve qui gémit !
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Et lorsque nous devrons, nous aussi, visiter
L’ univers apaisé des âmes libérées,
Tu nous accueilleras pour nous faciliter
L’accès tant redouté aux routes éthérées.
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Au revoir, Fanny .