19/06/2012 16:58
Ce samedi 23, nous fêterons ici la Sankt Hans (Saint Jean). Je dédie une fois de plus ces quelques vers à Fanny qui est en convalescence et, pour l'instant, ne peut entendre les fêtes qu'à distance. Cette fête du renouveau symbolise un peu à mes yeux tout l'espoir de "renaissance" que nous avons pour elle.
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Sachant que tu ne peux, cette année, les rejoindre,
Je veux te raconter les feux de la Saint Jean :
Rougeoyant dans la nuit, ils verront le jour poindre
En attisant l‘espoir dans leurs reflets changeants.
Chez les peuples anciens, qui, près de la rivière,
Allumaient le grand feu du solstice d’été,
Cette fête païenne, issue de la lumière,
Illuminait déjà la nuit de sa gaîté.
Puis, les hameaux chrétiens adoptèrent le rite :
Il fut associé au prénom de Saint Jean,
Qui baptisa le Christ et, de ce fait, mérite
D’éclairer la saison d’un feu encourageant.
Même le roi de France entretenait le rêve
Puisqu’il avait l’honneur, avec toute sa cour,
De venir allumer, sur la Place de Grève,
Le bucher qui brûlait jusqu’à l’orée du jour.
Et le plus courageux, ou le plus téméraire,
Voulant impressionner quelque belle, en riant,
Sautait le grand brasier d’une enjambée légère,
Que la foule admirait et saluait en criant.
Un joueur de pipeau ou un violoniste
Se mettait à jouer un refrain familier
Et la femme, conquise, désignait une piste
Pour y danser la gigue au bras du cavalier...
Les forêts près des fjords aux immenses falaises
Résonnent, plus au Nord, des mêmes sons joyeux.
Devant cette ferveur, surpris, les trolls se taisent
Pour admirer la danse et les sauts périlleux...
Nous allons amasser vieux troncs et vieilles planches
En un bucher bien haut, noble comme un beffroi ;
Chacun, pour l’occasion, va retrousser ses manches
En oubliant la pluie et le petit vent froid.
Ce travail patient chaque année nous rassemble,
Signant l'enterrement du cafard hivernal ;
Et lorsque le soir vient, nous voyons, tous ensemble,
S’embraser le géant comme un phare infernal.