Le rendez-vous de 18h30
Hier, il y avait un mois que Fanny a été renversée par une voiture. Quasi un mois donc que Jérôme a fait un appel tout autant ému qu'émouvant aux amis. Il n'y a pas que les amis qui ont répondu. Mais aussi les amis des amis, et des tas d'inconnus, touchés au plus profond de leurs tripes face au drame de Fanny. Près de 4.000 personnes sur Facebook, et des tas d'autres qui n'y sont pas et viennent aux nouvelles régulièrement.
On en parle de cette Fanny, la petite Prunette de ses parents, le petit coeur de son Andy.
Depuis une semaine, on "sent" des signes, encourageants. Il se passe quelque chose. Des signes infinitésimaux, mais des signes quand même. L'équipe médicale, dont nous parlent régulièrement et avec une confiance forte Claude, Jérôme et Andy, est au top. Elle assure. Le capitaine est aux commandes, pas prêt du tout à quitter le navire, que du contraire. Nous, amis spectateurs, famille soutenante dans la souffrance, ne pouvons pas faire grand chose médicalement. Mais affectivement et émotionnellement si. C'est ce que nous disent nos trois messagers auprès de Fanny. Il faut donc continuer, envers et contre tout. Ne pas faiblir.
Alors hier, premier mois, des centaines et des centaines de pensées positives ont convergé, tip top, à 18h30. C'était magnifique de voir tous ces gens qui répondaient présent, avec un point d'exclamation et les larmes aux yeux.
Et hier, dans le message de Jérôme, une petite phrase, que tout le monde a lue : "Nous avons pu en fin de journée, établir un petit contact avec elle, c'était à 18h30, quand vous étiez tous en contact avec elle, étonnant n'est-ce pas ?"
Etonnant en effet. Bouleversant également.
Alors... Et si cet appel aux pensées positives, au-delà du soutien des parents, permettait d'une manière ou d'une autre de communiquer avec Fanny, de l'encourager, de la rassurer, de lui envoyer tout l'amour d'une société qui lui a tant fait mal il y a un mois ?... Dans ce groupe où se côtoient croyants et non croyants, tout le monde a envie d'y croire. Et donc, Bruno Delannay embraie sur cette observation et suggère d'inscrire ce rendez-vous de 18h30 tous les jours dans nos agendas. Jusqu'au réveil de Fanny.
Et moi je réponds présent !
Fanny, plein de gens pensent à toi tout le temps, tous les jours, toutes les heures. Mais à partir de maintenant, sache-le, toutes ces personnes qui ne te veulent que du bien se donneront la main, tous ensemble, de 18h30 à 18h31. Et feront une ronde autour de toi, de ton papa, ta maman et Andy.
Les mamans d'enfants disparus sous la dictature argentine font un tour hebdomadaire de la Place de Mai à Buenos-Aires. Quel courage, quelle abnégation ! Quant à nous, Fanny, tous les jours, on fera un tour du monde d'une minute rien que pour toi. Et un jour, eh bien, tu le feras avec nous, ce tour de ton nouveau monde.
par Pierre Guilbert, lundi 23 janvier 2012, 09:41