J 41 - L'Odyssée de Fanny
Matin :
Les dernières nouvelles de Fanny un peu plus tard que d'habitude. Parfois l'inspiration ou la collecte et la mise à plat des informations de la journée est un peu plus dure.
Alors, j'ai envie de vous livrer en vrac : température en hausse (39,5° vers 19h), pneumonie confirmée, ajout de médicaments qui la rendent somnolente, ajout de médicaments qui la rendent amorphe, absence du capitaine, les mêmes mots qui reviennent sans cesse "patience, patience, patience, patience, patience",...
Voilà, quelques mots un peu livrés sans emballage, sans protection mais qui sont notre lot quotidien de nouvelles.
Alors, je voudrais vous raconter l'Odyssée de Fanny, que je vois comme je vous la raconte depuis quelques semaines, mais parfois, ce voyage nous semble si long et interminable.
Mais nous sommes toujours là, à côté d'elle, nous le serons le temps qu'il faudra. Nous lui racontons tous les jours les nouvelles du temps, lui lisons tous vos messages (merci JF), nous la massons (elle va avoir une peau de rêve), lui faisons sentir toutes sortes d'odeurs (des meilleures comme le nutella aux champignons qu'elle déteste).
Sa maman est à côté d'elle dès 10h pour la stimuler le plus possible. Son papa, votre serviteur, se doit d'aller essayer de travailler un peu le matin avant de courir vers l'hôpital pour la retrouver parfois endormie, parfois légèrement éveillée et nous la quittons vers 19h30 pour vous retrouver derrière vos écrans et vous donner des nouvelles que nous espérons les meilleures.
Aujourd'hui donc, Fanny a pu avoir un contact avec sa maman. Contact bref, mais intense d'après ce qu'elle m'a raconté. Un contact visuel où elle a cligné des yeux à sa demande. Court instant de bonheur pour sa maman et sans doute pour Fanny.
A la visite de 3h, elle était réveillée mais semblait avoir "fumé la moquette". Normal avec les médicaments en plus (sa maman vous donnera le nom exact demain matin), une sorte de sédatif-stupéfiant aussi anti-douleur. Lorsque je lui ai dit à l'oreille que son copain Andy était là, une larme a coulé le long de sa joue. Je veux croire que c'était une larme de bonheur.
La visite de 18h par contre ne nous a pas permis de rentrer en contact avec elle. Sans doute trop fatiguée par sa température. Mais nous lui avons tenu le bras et elle semblait tout apaisée pour une fois.
Fanny continue donc son voyage.
Je viens à l'instant d'apprendre que la température n'inquiète plus le capitaine. C'est donc une "bonne" nouvelle.
Je vous remercie encore tous de nous soutenir. Merci Pierre pour ton texte qui nous (nous tous) décrit superbement.
Excellente nuit