J 34 - L'Odyssée de Fanny
Matin :
La nuit fut douce , toujours aidée d'un peu de propofol pour pouvoir différencier le jour et la nuit. Espérons que cette journée soit meilleure que celle d'hier .
Soir :
Comme tous les soirs, je viens vous rencontrer et vous donner les nouvelles de la journée. Je ne pourrai malheureusement pas vous faire un texte de la même intensité que Pierre Guilbert(que je remercie en même temps) vu qu'avant ce triste événement du 22 décembre il me fallait deux jours pour écrire deux lignes. Mais ma fille m'a fait dépasser mes limites.
Mais voilà, les longues heures passées dans la salle d'attente de la clinique nous paraissent, à nous ses parents, des années. Et dehors le temps passe si vite. Nous sommes là, impuissants face à la détresse de Fanny : nous entend-t-elle ? Nous voit-elle ? Nous sent-elle ? Sent-elle nos caresses sur sa peau, les frictions sur ses jambes ? Tellement de questions qui nous viennent en tête.
Alors on se raccroche à l'idée que depuis le début, elle a déjà franchi quelques marches, que, chaque fois, des jours se sont passés entre les étapes et que la prochaine marche arrive.
Et puis je me replonge avec Fanny dans son histoire, je la vois au loin dans son monde. Je la vois mais elle ne me voit pas encore. Bientôt, elle se retournera et nous apercevra.
Merci à vous tous d'être là.
Excellente nuit