Une chanson douce
Beaucoup connaissent l’air et les premières paroles de cette chanson d’Henri Salvador, Une Chanson douce. Mais qui la connaît vraiment ? Je veux dire : qui en a bien écouté toutes les paroles ? Elle sont magnifiques.
Ecoutez plutôt :
Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant.
Cette chanson douce,
Je veux la chanter pour toi
Car ta peau est douce
Comme la mousse des bois.
La petite biche est aux abois.
Dans le bois, se cache le loup,
Ouh, ouh, ouh ouh !
Mais le brave chevalier passa.
Il prit la biche dans ses bras.
La, la, la, la.
La petite biche,
Ce sera toi, si tu veux.
Le loup, on s'en fiche.
Contre lui, nous serons deux.
Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
Une chanson douce
Pour tous les petits enfants.
O le joli conte que voilà,
La biche, en femme, se changea,
La, la, la, la
Et dans les bras du beau chevalier,
Belle princesse elle est restée,
A tout jamais.
La belle princesse
Avait de jolis cheveux,
La même caresse
Se lit au fond de tes yeux.
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi,
Pour toi, ô ma douce,
Jusqu'à la fin de ma vie,
Jusqu'à la fin de ma vie.
C'est beau, n'est-ce pas ? Et encore plus beau avec la voix si chaleureuse de Salvador. Ecoutez, écoutez.
Cette petite biche aux abois qui a peur du loup, ne serait-ce pas notre petite Prunette réfugiée, terrifiée, dans des contrées lointaines où elle s’est mise à l’abri d’une violence qui la faisait souffrir ?
Et ce « Je », brave chevalier qui prit la biche dans ses bras, n’est-ce pas tout à la fois Claude, Jérôme et Andy, qui se relaient près d’elle, lui parlent, lui chantent, caressent sa peau douce comme la mousse des bois ?...
Et puis la suite : Le loup, on s’en fiche… Quand donc pourrez-vous chantonner cela à l’hôpital ? Le loup aura été vaincu. Contre lui, vous êtes deux, quatre, et nous sommes plus de quatre mille maintenant.
Et alors la biche en femme se changera.
Et oh le joli conte que voilà, Andy le beau chevalier chantera cette chanson pour sa douce Princesse aux si jolis cheveux. Jusqu’à la fin de sa vie… Jusqu’à la fin de leur vie.
Et toute cette longue vie durant, la petite Princesse, en suçant son pouce, se souviendra des chansons douces que lui chante en ce moment sa Maman.
par Pierre Guilbert, samedi 28 janvier 2012, 12:36