La cathédrale Fanny

05/06/2012 22:47

Jérôme appelle. On répond présent !

Il y aura bientôt six mois. C’est énorme. Jamais nous n’aurions cru, au lendemain de cet horrible 22 décembre, nous retrouver si nombreux, si souvent et si longtemps sur ce mur. Un mur, c’est quelque chose qu’on fait pas à pas, brique après brique. Il y a des beaux murs, il y en a de plus moches. Celui-ci est magnifique. Chacun y apporte son ciment, sa truelle, sa chaux, son art.

 

En management, mon métier, il y a une fable qu’on raconte facilement.

Un chef demande à un de ses maçons d’empiler des briques. Il obéira. Si ça tombe, pas de problème, il les réempilera, il est payé pour ça. Faire, défaire ou refaire, c’est la même chose à la fin du mois. A un autre de ses ouvriers, il demande de construire un mur. Ah ! ça c’est déjà différent. Il y a de l’art là-dedans. Dans la manière, la façon, le métier. Un mur, ça doit tenir. Mais bon, à part ça, le reste, ça n’est pas son problème au maçon. Au troisième, le chef dit « Bâtissons des cathédrales ! ». Et là, tout d’un coup, le maçon se transforme, il a du plaisir, du cœur à l’ouvrage. Pensez : ce n’est pas tous les jours qu’on bâtit des cathédrales.

Lequel des trois ouvriers sera le plus motivé, le plus performant ? Le troisième évidemment. Qui agira avec plaisir, avec fierté, avec bonheur.

 

C’est cela que nous demande Jérôme aujourd‘hui. Bâtissons des cathédrales ! La cathédrale. La Prunette est la prunelle des yeux de ses parents, Claude et Jérôme. Leur cathédrale. Faite pour leur survivre. Comme tous les enfants. Les miens, les vôtres. La leur.

Allons-y, répondons présents ! Apportons nos truelles et ce formidable ciment qui est celui de ce groupe. Soyons derrière Claude, Jérôme et Fanny pour qu’ils ne baissent pas les bras. C’est dur, extrêmement dur. Aucune cathédrale ne s’est bâtie hors la douleur. La leur a vacillé. Eh bien, on est là, compagnons bâtisseurs. Brique après brique. Six mois d’une vie, c’est beaucoup. Mais ça n’est rien. Six mois d’amitié, qu’est-ce que ça coûte ? Rien du tout au regard de ce que ça peut bâtir.

 

Jérôme et Claude, voici revenu le temps des cathédrales. J’ai un prénom prédestiné. Mais mon cœur ne l’est pas. Il vous est tout entier dévoué.

 

par Pierre Guilbert, mardi 5 juin 2012, 22:47