Excellent Fanny-versaire !

12/03/2012 19:03

J’ai un ami danois, Niels T, qui tous les ans écrit une sorte de reportage pour les amis qui lui ont souhaité un bon anniversaire. Il raconte sa journée de jubilaire, comment il a dignement fêté son année supplémentaire. Bonne idée, je trouve. Ça m’en donne pour Masaga, ce site – allez, faut jamais hésiter à en faire de la pub – que j’ai créé pour permettre à tout le monde de raconter sa vie à tous ses descendants. Et si on invitait tout le monde à raconter « sa » journée annuelle ?

Cette année pour moi ? « Mon » année en fait, vu que né en 56, j’ai 56 ans aujourd’hui. Eh bien, ce fut génial. Magnifique et inattendu soleil printanier. Pas de grasse matinée avec un temps pareil. Un café au soleil chez Cook and Books à Woluwé, et puis un mezzé vin blanc avec Solange ma compagne au soleil de la place du Luxembourg. Quelques minutes sur le banc de Jim ensuite, ce banc de Boitsfort qui s’offre à tous dès les premières bouffées de tiédeur. Et le soir, un repas avec mes enfants, Léna et Niels, leurs petits amis respectifs, Tanguy et Mathilde, et Patricia leur maman.

 

Allez, c’est la première fois que je raconte mon 11 mars. D’habitude, et depuis quelques années, je dresse et publie des statistiques : comment m’a-t-on souhaité un bon anniversaire ? Courrier papier, téléphone, sms, mail, Facebook, visite ? Personne ne s’en étonnera, Facebook emporte largement la palme depuis plusieurs années. Et de manière écrasante. Un score plus que stalinien.

Je pensais faire la même chose cette année-ci. Mais avec quand même une appréhension. Facebook n’est-il pas un peu en perte de vitesse pour les anniversaires. Ne s’en lasse-t-on pas ? Et puis c’est dimanche aujourd’hui, jour un peu moins facebookien que les autres. Surtout lorsqu’il y a du soleil. Et enfin, je dois reconnaître que mon implication sur Facebook, en dehors du groupe de soutien à Fanny, a fameusement diminué ces derniers mois. Il n’y a que mes amis algériens qui continuent à déplorer mes diatribes contre la Stib, si fréquentes autrefois et tellement rares aujourd’hui.

 

Ce n’est pas tant Facebook qui m’a détrompé, mais bien Fanny. Les statistiques, cette année, je ne peux pas les faire. C’est trop. Augmente-t-on cela avec l’âge ? Jamais on ne m’a autant souhaité un bon anniversaire. Et en plus tant de gens nouveaux dans ma vie. Que je ne connais pas. Ou dont je ne connais que les noms et les émotions, sur le mur de Fanny. Cette nouvelle famille, qui s’est constituée autour de Fanny, Claude et Jérôme depuis ce funeste 22 décembre, s’était promis de fêter les anniversaires. Eh bien, j’en ai eu pour mon grade. Je ne peux pas les compter. Et avec cette nouvelle manière de Facebook d’inscrire les messages sur le mur, il est quasi impossible d’y répondre. Du moins individuellement.

 

Dès lors, j’y réponds collectivement. En disant, comme d’autres avant moi, que ces manifestations d’amitié et ces pensées positives, je les dédie à Fanny. A 56 ans, bien sûr, on a toutes les raisons de pouvoir fêter naturellement son anniversaire. Ça n’est pas un exploit. Mais à 15 ans on doit être ailleurs que dans un lit d’hôpital ou une salle d’op à successions pour lutter pour sa vie. A 15 ans, on doit être bien loin de l’idée qu’un jour on aura 56 ans ; on doit être en train de construire toute une vie sans s’en rendre compte et dans son insouciante légèreté d’ado. A 15 ans, il n’est pas normal ni acceptable d’être terrassée par une bagnole qui va nettement trop vite et qui brûle totalement illégalement un feu tout ce qu’il y a de plus rouge rouge rouge. A 15 ans, on est en droit d’attendre de la vie une autre vision que celle qu’à 56 ans on se désespérera de déplorer.

 

Mais pensons positif ! tel est le mot d’ordre de ce groupe. Et dès lors souhaitons tous que le 15 juillet 2052, Fanny fête elle aussi, entourée de ses amis et de sa famille, ses 56 ans. Je vais lui écrire cela. Perso perso. Dans ses prochains développements, Masaga proposera une nouvelle application, qui permettra d’écrire à quelqu’un dans le futur. A une date bien définie. C’est ce que je vais faire. To Fanny Allard, 56 balais, from Pierre Guilbert, 56 piges ; to 15.07.52 from 12.03.12. Cette lettre là, je ne la publierai pas ici, non non. C’est uniquement entre Fanny et moi. Même pas pour vous, Claude et Jérôme. Cela dit, ne vous en faites pas. Ce n’est pas qu’il y aura prescription, c’est tout simplement que lorsque Fanny ouvrira ce mail, l’expéditeur de ce courrier aura atteint l’âge canonique, rabougri et sans danger de 96 ans…

Cela ne m’empêchera toutefois pas de lui souhaiter un excellent Fanniversaire !

 

Et d'ici là, merci à tous mes amis !

 

par Pierre Guilbert, lundi 12 mars 2012, 19:03