"Des yeux, un regard" devient "Le droit à l'intime"

06/08/2012 11:20

 

Le droit à l'intime
par Pierre Guilbert, mardi 7 août 2012, 10:50 ·

Le texte que j’ai écrit à la suite de ma visite à Fanny ce dimanche a ému beaucoup. Et a fait pleurer. Moi-même j’ai eu plus d’une fois les larmes aux yeux en voyant l’écho qu’il provoquait. La tristesse s’est conjuguée à la solidarité et à l’espoir. Cet espoir d’une vie que l’on voudrait tant voir revenir.

 

Mais Claude, la maman de Fanny, m’a demandé, tout simplement, de le retirer. Elle le trouve trop intime.

Je ne peux qu’accéder à cette demande d’une maman meurtrie qui veille sur la souffrance de sa fille. Je l’efface donc sans hésitation aucune, convaincu que ça n’est pas à moi d’apprécier ce qui peut être écrit sur un drame qui touche une amie au plus profond de son être.

Désolé donc, Claude, d’avoir provoqué chez toi ce malaise.

 

Il est vrai d’ailleurs que depuis que Fanny a quitté les soins intensifs, j’avais estimé que notre regard et notre expression, à nous les amis proches ou lointains, se devaient de faire quelques pas de côté. Sur la pointe des pieds comme je l’avais écrit, histoire de laisser Fanny dans l’intimité de son cercle familial et une recherche de confort plus que légitime.

Nous sommes là, bien là. Mais avec le respect de la pudeur. De la vie et de l’amour.