A Fanny Allard

Je voudrais aujourd’hui t’emmener en Norvège,
Fanny, si tu veux bien voyager avec moi...
 
Imagine un vallon assoupi sous la neige,
Que berce une lumière rose et bleue à la fois...
 
Une petite ferme et une grange rouges,
Où flotte un grand drapeau, qui ne craint pas le vent,
Sont blotties au versant . Aucune âme ne bouge :
Seul un élan s’ébroue dans le soleil levant.
 
Des ombres inclinées, qui taquinent les bois,
Parsèment l’horizon.  La nuit qui disparait
Apaise enfin le coeur du chevreuil aux abois...
Ne faisons pas de bruit, Fanny : il est tout près !
 
Une source glacée sculpte sa destinée
Dans des reflets d’argent bleuté. Et sa chanson
Raconte les secrets volés à la journée...
Un renard disparait au milieu des buissons.  
 
Des rochers de granit, que caresse la mer,
Apparaissent au loin par delà les collines.
Une mouette passe et lance un cri amer :
Notre présence a du effrayer les sardines...
 
 
 
Tu dois te reposer : je vais donc te laisser...
 
 
Un jour, tu referas vraiment notre voyage
Et tu diras, voyant un renardeau passer :
« Je me souviens d’avoir déjà vu ces images... »