Fanny,

Le blog était le fil invisible qui nous reliait à toi. Grâce à lui, presque chaque jour, nous avions de tes nouvelles, nous suivions ton combat, nous nous réjouissions lorsque semblait se dessiner une amélioration, nous tremblions lorsque le message se faisait plus pessimiste et traduisait une certaine tension et puis... et puis, il y a eu ce 2 octobre, ces quelques mots : "Fanny nous a quittés" et sur nous le ciel a paru s'effondrer, l'univers que nous nous étions construit avec une petite place pour toi chaque matin se trouvait, soudainement, bouleversé, évaporé.

Le samedi 6 octobre, pour la première fois depuis de longs mois, tes amis de la blogosphère se sont réunis auprès de toi. Au milieu de nous, invisible présence, tu rayonnais par tes textes si forts et tes photos si belles, nous étions tristes et tu nous souriais, ton merveilleux regard sur nous semblait fixé, une dernière fois tu voulais, tous, nous regarder comme pour nous consoler. Nous n'avions pourtant pas le droit d'être abattus, certainement pas face à toi qui, durant plus de neuf mois, a combattu. Nous qui avions attendu ta guérison, nous avions bien du mal à nous faire une raison. Quand tu es sortie de l'église, la foule de tes amis t'a rendu un dernier hommage, cent fois, mille fois, mérité, toi qui nous as offert une leçon de courage malgré ton jeune âge.

J'ai voulu, ce matin, utiliser ce fil sans fin, nous serons peut-être moins nombreux à intervenir dans ce qui est devenu le blog de ton souvenir.

Je voudrais néanmoins, à ma manière, adresser à tous une prière :

Si ce blog est lu par un futur chauffeur, si celui-ci laisse s'ouvrir son coeur, ton départ n'aura pas été vain, et celui-là, jamais plus, ne brisera sur la route, d'un jeune, le destin. Hélas, je ne me fais aucune illusion, au volant, la sagesse n'est qu'une illusion, chaque jour, en ville ou sur nos autoroutes, je croise encore ces trop nombreux démons qui roulent véritablement, veux-tu bien excuser l'expression, comme des C...